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...

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02

bon, maintenant ça va...
maintenant que nous nous connaissons (un peu)
je peux commencer à parler...

chut,,,,,,certainement vous allez vous y perdre, (sous-rire)
peut-être reviendrez vous un jour...peut-être...

vous savez mon nom
et je vois que le vous est là, en face
vous savez que je me cache derrière les rideaux
et de chez moi, je vois très bien la place de votre main...

tout va aller, n'est ce pas ?
(Y.vonne s'est un peu noyée ce matin, elle aura bu la tasse...
sans doute, l'a-t-elle méritée
elle insiste toujours pour qu'on s'occupe d'elle, et se rend
bien plus intéressante qu'elle n'est en réalité...
oublions la, voulez vous ?)

cher, mon ami, à l'heure où je me lève
vous êtes dans la boite
rien n'est dénoué,
bien sûr ...
...bien loin
de là
mais s'est installée une pièce de fond de cour ...lumineuse...
à l'air libre, sans maquillage...un patio, voyez vous ?
à l'abri...
comment vous dire ? peut-être juste la disparition
de l'angoisse des folles qui me jetait à terre laminée...dans les sous-sol où guettent les féroces...où le geste est sanctionné...où le gluant transperce....
comment dire le bas plus bas...
quand l'intérieur brusquement se fige de glaçons et que toute circulation fait masse lourde...

j'ai eu si peur...
parfois si peur de ces noirs blancs innommables...

Comprenez vous l'importance des mots et leur terrible anonymat ?
à les lire à brassées et à brassées dégoulinantes les dire et les remâcher
ils finissent en pâte molle qui encombre les gosiers...

j'irai les éplucher feuilles après feuilles
jusqu'au noyau pépin
luisant ...gai...
neuf...
pouvoir dire : joli, sans tomber dans le mièvre
dire aimable en parlant digne de l'être qui l'est
dire cher, parce que "ch" fait déjà son, fait chaud dans la bouche
déshabiller les mots et les re-coudre
à petits points, aiguille fine, tissu souple non empesé

...j'irai jouer à la marchande, les nettoyer soigneusement
les brosser au plus près, les peser minutieux, les offrir au passant...
les offrir au passant unique
de la rue balayée
désencombrée de promeneurs...






...je passe ainsi, plusieurs heures à vous écrire...
les autres heures, à vous parler
dans un silence éclatant...
je vous parle dans un silence absolu et magnifique...
je suis seule avec vous
comprenez vous ?
comprenez vous cette vie dans la vie ?
n'est ce pas là tout simplement la vie dans un entier
avec ses décalages...

parfois, un laisser-aller m'incline
sur la feuille à y coucher des mots...
j'en joue sans être dupe...
je sais bien qu'à ceux-là vous ne répondrez pas...

Ils sont curieux, ceux qui s'échappent, prennent corps
à petits signes nets, noirs sur blanc, et font note de témoignage ...
ils contiennent l'existence des autres, sans les parler...

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